Peu enclin à suivre les joyeux ébats de notre «grande muette», je n’avais jamais assisté à une démonstration de la Patrouille suisse. La Société de jeunesse de Villarlod, organisatrice du 26^e Giron des jeunesses sarinoises, en portant ladite patrouille au programme de ses animations, m’a permis de vivre, bien malgré moi, cette expérience que je ne suis pas près d’oublier.

Un premier vol d’entraînement a eu lieu le vendredi après-midi 28 juin. Etant en déplacement, j’y ai heureusement échappé. Le samedi après-midi 29 juin a eu lieu le show officiel. Trente minutes surréalistes d’une «chorégraphie» aérienne, à mes yeux apocalyptique. Plus de deux heures après le départ de ces six engins infernaux, je n’étais pas encore sorti de ma stupeur.

Je ne parviens tout simplement pas à comprendre comment une chose pareille est encore possible aujourd’hui: bruit exorbitant, pollution (je doute fort que les fumigènes lâchés par les jets soient à base de vapeur d’eau parfumée à la lavande), coûts faramineux, stress des oiseaux… Mais on est où, là?

En sommes-nous arrivés à un tel point qu’il faille des acrobaties d’engins de guerre dans le ciel pour pimenter une manifestation? On va sans doute me traiter de trouble-fête ou de vieux réactionnaire. Peu me chaut. Je ne pouvais pas fermer les yeux sur cette aberration et j’espère que l’écriture de ces quelques lignes aura un effet cathartique sur mon indignation.