J’ai été particulièrement touché par vos articles récents sur les deepfakes (19.6, «A l’épreuve des vidéos manipulées»), des faux insidieux qu’il n’est guère possible de distinguer avec certitude du vrai. Et aussi par l’interview du physicien Philippe Guillemant (18.6, «L’illusion de l’espace-temps») qui souligne la primordialité de la conscience, dont la matière, le temps et l’espace ne seraient que des constructions, ce qui inclut la possibilité de réalités multiples.

De quoi angoisser nos esprits déjà assaillis par les crises multiples du monde actuel. A quel saint se vouer? Face à l’énormité du défi, nous avons tendance à nous laisser guider par nos peurs et à penser que ce que nous redoutons finira par arriver! Une autre possibilité: porter notre attention et nos choix sur les réalités qui sont source de paix et de joie qui permettent de dépasser notre vision du monde fondée sur le paradigme dominant-dominé. Mais pour donner forme au nouveau paradigme, il faut se changer afin de changer le monde.

Dans le monde où j’ai grandi, de telles réflexions suscitent la question de savoir si une telle attitude n’est pas péché d’orgueil. A la lumière de ce qui vient d’être dit, nous sommes bien des créateurs de réalité, la nôtre, celle que nous construisons et pouvons appréhender.

Il y a des changements à faire et parmi les jalons qui pourraient les guider se trouvent une attention davantage portée sur ce qui est, en particulier sur ce qui est subjectivement présent, ce qui émerge dans les intervalles, les silences, la méditation… la présence divine sans doute. Ce ne sera plus une prière, mais une possible expérience de l’infinie matrice divine.