Critique: Deux propositions fortes au Belluard Bollwerk
Le festival fribourgeois a donné la parole jeudi soir à Grace Seri et a accueilli la performance du danseur Wojciech Grudzinski.
Elisabeth Haas
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C’étaient deux moments extrêmement forts jeudi soir au Belluard Bollwerk. Deux propositions coups de poing, qui affirment le pouvoir politique de l’art et qui sondent des expériences éminemment intimes pour toucher à l’universel. Mais dont la radicalité n’est pas immédiatement accessible.
C’est la sidération d’abord face à la performance de Grace Seri, à 20 h. La sidération de la victime face à la violence subie, mais aussi celle du public, parce que le texte est en morceaux, disloqué, comme la poupée cassée manipulée jambes écartées, comme l’identité qui se raconte dans le grenier boisé aménagé de l’Arsen’Alt. Peut-on rassembler ces morceaux? Probablement pas, mais on ne peut qu’admirer la force qu’il a fallu à la femme qui témoigne en voix off pour réussir à vivre, malgré tout.
Dans l’espace, un écran avec des images qui tournent en boucle traduit peut-être une quête, peut-être des souvenirs ressassés. Au sol des jouets d’enfants éparpillés. Il y a aussi une table, d’o