Jeunesse: Le loup en slip, sage de la forêt et idiot du village
C’est un mouvement de fond dans la littérature jeunesse. Le loup qui effrayait les enfants, c’est terminé. Désormais, il les fait rire et réfléchir. Les créateurs du génial Loup en slip, Mayana Itoïz et Wilfrid Lupano racontent comment leur personnage est né.
Aurélie Lebreau
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Il a fichu la trouille à des générations et des générations de gosses, hantant leurs nuits, troublant leurs promenades en forêt. Le loup. Celui du Petit Chaperon rouge, de Pierre et le loup (lire ci-dessous) et de tant d’histoires et de contes pour enfants. «Ses crocs comme des pioches, son regard fou. Son pelage hirsute. Bouuuuh! La peur!» Telle est la description ciselée qu’en fait le scénariste Wilfrid Lupano dans le premier tome du Loup en slip, qui en compte huit au total.
Car si le loup hurlait à la mort, glaçant le sang des moutards, nous explique-t-il, c’est qu’il avait froid aux fesses, assis sur son promontoire de pierre. Depuis que Madame la chouette lui a tricoté un bon slip de laine – sobrement rayé rouge et blanc –, le canidé est devenu doux comme un agneau. Pas plus compliqué que ça.
Dans l’univers fécond de la littérature jeunesse, on observe depuis plusieurs années un changement de fond: la représentation du loup s’est modifiée. De l’archétype de la frou