La Liberté

Esclandre au Parlement vaudois

Publié le 31.05.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Lausanne » La séance du Grand Conseil a été arrêtée après qu’une élue de la gauche radicale a accusé un député de droite de harcèlement sexuel.

Les débats ont dérapé hier devant le Grand Conseil vaudois. Une allusion à du harcèlement sexuel, proférée par une députée de la gauche radicale à l’encontre d’un collègue de droite, a mis le feu aux poudres et entraîné la fin prématurée de la séance.

Les discussions, déjà tendues, portaient sur les anciens zadistes du Mormont. C’est alors qu’Elodie Lopez (Ensemble à Gauche-POP) a pris la parole pour critiquer son adversaire de droite, le PLR Jean-Luc Bezençon, l’accusant de n’être lui-même pas exemplaire.

«J’espère que vous prendrez connaissance de la directive émanant du Bureau (du Grand Conseil) publiée aujourd’hui concernant le harcèlement sexuel. Quand on se permet de faire des leçons de morale aux autres, on a tout intérêt à être irréprochable», a-t-elle déclaré.

Face à ces insinuations, le principal intéressé a immédiatement réagi, parlant de «scandale», «diffamation» et «atteinte» à sa dignité. Il a exigé des excuses, sans quoi il porterait plainte pénale. Tout aussi outrés, plusieurs de ses collègues de droite ont dénoncé une «attaque infondée» et ont exigé, eux aussi, des excuses de la part d’une députée qui a «dépassé la ligne rouge». Mme Lopez a ensuite repris la parole pour tenter d’expliquer sa position sur l’irréprochabilité des élus. Elle ne s’est toutefois pas excusée.

L’incident a semé le trouble au sein du parlement cantonal et la séance a été suspendue. Les présidents de groupe et les membres du Bureau du Grand Conseil se sont entretenus durant près d’une heure. A leur retour, la présidente du Grand Conseil, Séverine Evéquoz, a expliqué que rien ne pouvait être entrepris «pour l’heure» dans le cadre du Grand Conseil. Elle a invité les deux protagonistes de l’affaire à «dialoguer».

L’élu attaqué a dit qu’il ne pouvait pas se satisfaire de cette situation, répétant qu’il exigeait des excuses immédiates. Dans la foulée, la plupart des députés de droite ont quitté la salle. La présidente n’a alors eu d’autre choix que de lever la séance.

«C’est une accusation faite en public qui est grave et que l’on ne peut pas accepter de la sorte. Il aurait fallu l’étayer et apporter des preuves. Et il y a surtout d’autres voies pour le faire», a dit à l’ATS le chef de groupe PLR Nicolas Suter.

Coprésident du groupe Ensemble à gauche-POP, Vincent Keller a dit apporter «un soutien total» à Elodie Lopez, affirmant qu’il avait «une confiance absolue» sur ce qu’elle avait dit. Le PS soutient aussi Elodie Lopez. Il s’agit a priori plutôt d’une alerte que d’un dérapage verbal, a affirmé Romain Pilloud, député et président du PS Vaud.

La semaine dernière déjà, la gauche radicale et la droite s’étaient accrochées au sujet de Mathilde Marendaz, qui s’était affichée sur les réseaux sociaux avec le slogan antipolicier ACAB («All cops are bastards», soit «tous les flics sont des bâtards»). La députée, elle aussi du groupe Ensemble à gauche-POP, s’était ensuite excusée. Une plainte a toutefois été déposée par l’Association professionnelle des gendarmes vaudois.

G. Silacci et J.-F. Schwab/ATS

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