La Liberté

Ehammer doit se raisonner

L’Appenzellois doit mieux maîtriser ses sauts pour pouvoir briller en décathlon

Publié le 31.05.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Athlétisme » Simon Ehammer aurait dû normalement réussir une de ses premières grandes performances de la saison à l’occasion de ce week-end de Pentecôte. Au lieu de cela, il a été éliminé piteusement au saut en longueur à Götzis, après trois ratés. Entre top et flop, il n’y a eu que quelques millimètres pour Ehammer samedi en Autriche. Son deuxième essai au saut en longueur du meeting du décathlon à Götzis semblait s’être parfaitement déroulé. Mais après consultation de la vidéo, le juge du concours a invalidé le saut, qui était allé au-delà des 8 m 30.

Dans le cas de l’Appenzellois de 23 ans, il serait faux de n’évoquer que de la malchance. Ses décathlons sans essais à la hauteur ou à la longueur valables se répètent. Au cours de la saison en salle 2021, Ehammer avait gâché un excellent résultat par deux fois avec trois essais nuls à la perche. En outre, il a également perdu une médaille aux championnats d’Europe en salle à Torun. A Götzis en 2021, il avait raté ses trois essais en longueur; le même scénario s’était produit en mars derniers lors des européens en salle à Istanbul.

Pas sa mentalité

Assurer ses sauts ne figure pas dans la mentalité d’Ehammer. Pourtant, il aurait bien des raisons de renoncer à ce trait de caractère quand il s’agit de lutter pour une médaille ou une dernière chance de qualification olympique: cela n’a aucun sens d’abandonner autant de points. Mais il est vrai aussi qu’assurer un essai n’est pas si simple. A la perche, il faut que la course d’élan et l’envol se passent bien et en longueur, les changements de conditions de vent peuvent rendre l’affaire plus difficile, comme on l’a vu samedi dans l’Arlberg. Néanmoins, il doit être possible de sauter avec une marge. D’autant plus que l’Appenzellois est tout bonnement un spécialiste de la longueur, comme le rappelle sa médaille de bronze aux mondiaux de Eugene. Mais à Götzis, Ehammer voulait réussir un gros résultat, et cela l’a conduit à mal manœuvrer.

Cette saison, Ehammer a décidé de prendre des courses d’élan de 42,5 m au lieu de 40 m auparavant. Dix mètres avant l’envol, il avait collé une marque de contrôle. «Elle s’est envolée lors des trois essais à Götzis», relevait Karl Wyler, qui accompagne le décathlonien sur les concours, à CH Media. Et son frère et planificateur d’entraînement René Wyler louait la constance d’Ehammer à l’entraînement. «Sur six sauts en série, il n’y a pas une différence de plus de 5 cm devant la planche d’appel.»

Le souvenir de Tokyo

De ce point de vue, l’élimination de samedi fait mal. Mais peut-être qu’une faute s’est inconsciemment insinuée dans la course d’élan juste avant la planche? «Je dois maintenant réaliser, travailler et corriger», relève Ehammer, terriblement frustré cette fois-ci par sa mésaventure. L’échec à Götzis devrait bouleverser le programme de sa saison. Ce dernier prévoyait en juin exclusivement des concours de saut en longueur dans les meetings de Ligue de diamant à Paris, Oslo et Lausanne. Sa participation à Athletissima paraît de plus en plus aléatoire.

Il serait imprudent de ne pas transformer en bon résultat la bonne forme de l’Appenzellois. La qualification olympique pour Paris est fixée à 8460 points. Il doit rapidement s’y atteler pour s’en débarrasser. Le souvenir de Tokyo 2021 le hante encore. Les essais nuls de la première moitié de l’année 2021 lui avaient finalement coûté son billet olympique parce qu’il n’avait pas assez de résultats au classement mondial. ats

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