Menacée, la fraise espagnole voit rouge
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Allemagne » Une campagne de boycott a été lancée contre les fraises produites près d’un parc naturel en Andalousie.
Une campagne de boycott des fraises espagnoles, lancée en Allemagne au nom de la défense de l’environnement, a provoqué la fureur des agriculteurs et de la droite espagnole.
C’est «une attaque dure et injustifiée contre le secteur agricole de notre pays», a dénoncé dans un communiqué le syndicat agricole Asaja, déplorant une «agression contre des milliers de producteurs et leurs familles qui travaillent dur toute l’année pour faire vivre leurs exploitations».
Cette campagne ciblant la fraise cultivée dans la province de Huelva (Andalousie, sud), première région exportatrice de fruits rouges en Europe, «porte préjudice à l’ensemble» du secteur, a estimé de son côté l’association interprofessionnelle de la fraise espagnole.
Au cœur de cette polémique: un appel au boycott lancé par l’organisation citoyenne allemande Campact, signé par plus de 162 000 personnes et appelant les principaux supermarchés allemands, comme Lidl et Edeka, à retirer de leurs étals les fraises produites dans cette province.
L’ONG entend ainsi dénoncer un projet de loi du gouvernement régional andalou, aux mains du Parti Populaire (PP, droite), visant à régulariser des exploitations illégales de fruits rouges situées à proximité du parc naturel de Doñana, lieu de refuge pour des millions d’oiseaux migrateurs.
Selon les associations environnementales, cette initiative pourrait entraîner la légalisation de 1500 hectares de cultures, irriguées pour la plupart par des puits clandestins. De quoi mettre en péril l’avenir de cette réserve emblématique classée à l’Unesco, aujourd’hui menacée de désertification.
«Si le gouvernement régional andalou parvient à ses fins, il y aura encore plus d’eau utilisée pour la culture des fraises», ce qui reviendra à «détruire cet écosystème fragile», souligne Campact. ATS/AFP