M. Tristan Cerf, porte-parole de Migros, est reconnu pour ses compétences dans l’art oratoire. Il est très habile dans les réponses aux questions qui dérangent et notamment celle sur la répartition des marges. Cela provoque chez moi une certaine amertume, teintée de respect pour ses compétences. Néanmoins, son intervention dans A bon entendeur provoque cette fois un sentiment amer et écœurant (La Liberté du 14 mars, «Migros «insulte» les paysans»). Assimiler les agriculteurs à des guignols est un manque total de considération et traduit le «profond respect» que la Migros porte aux producteurs suisses.

Le grand seigneur orange profite déjà de son pouvoir pour renforcer ses marges et exercer une pression constante sur les prix. Par ses paroles, son vassal Tristan Cerf confirme que cette seigneurie considère les agriculteurs comme ses serfs. Cette attaque envers les paysans intervient dans le contexte actuel des contestations agricoles et, de plus, moins d’une semaine après que la Migros a reçu une lettre ouverte des Jeunes agriculteurs suisses. Nous sommes ouverts au dialogue et orientés vers la recherche de solutions. Néanmoins, si le géant devient arrogant et insultant, nous pouvons aussi adapter notre manière de communiquer et de nous comporter.

Ironie du sort, Robin Philipona, président des Jeunes agriculteurs fribourgeois, est brillamment intervenu quelques minutes plus tard dans la même émission. Il a démontré que les jeunes agriculteurs sont des entrepreneurs, qu’ils sont compétents et savent également communiquer. Une représentation très éloignée de celle du guignol évoqué par M. Cerf.