De 1912 à 1917, Felice Bauer et Kafka se sont écrit. Par deux fois fiancée à l’écrivain, mort il y a juste un siècle, cette Berlinoise ayant fui l’Allemagne nazie céda à un éditeur les lettres qu’elle avait gardées pendant 40 ans, pour 8000 dollars – une misère par rapport aux 600 000 remportés plus tard aux enchères. Dans La Vie après Kafka, Magdaléna Platzová raconte à la fois l’histoire de cette femme «très cordiale et généreuse», selon son fils rencontré à New York en 2011, et celle d’un monde balayé par la Shoah.

Subtil mélange de fiction, de biographie, de témoignages et d’introspection, le livre va et vient dans le temps et l’espace, suivant les aléas du parcours de Felice et du travail de l’autrice. Il révèle l’empathie de Platzová pour cette femme dédaignée par les «kafkologues», qui se mariera deux ans après sa seconde rupture avec l’auteur de La Métamorphose, deviendra mère de famille et entrepreneuse en Amérique après une première étape à Genève. Il dit aussi