Premier roman: Hélène Jacobé, ou la Chine aux poings levés
Etablie à Fribourg où elle vernira Le Lotus jaune le 23 mars, la Franco-Suisse dépeint au féminin la révolte des Boxeurs, au crépuscule de la Chine impériale.
Thierry Raboud
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Inspiré d’une histoire vraie, comme on dit au cinéma. Mais celle-ci nous est si étrangère, perdue dans les lointaines vapeurs d’opium qui nimbent la décadence de la dynastie des Qing, qu’une relecture contemporaine ne peut qu’éveiller la curiosité. Il faut ainsi saluer l’audace d’Hélène Jacobé, nom de plume d'une enseignante franco-suisse établie à Fribourg, qui s’adonne au roman historique en évitant les ornières, pour ne pas dire les tranchées, de ce genre si souvent voué aux champs de bataille européens. En réhabilitant l’incroyable destinée d’une fille de batelier devenue meneuse spirituelle, elle embarque son lecteur dans les remous profonds d’un Empire du Milieu parvenu à son crépuscule.
«Très peu de témoignages subsistent sur elle, si romanesques et contradictoires que j’ai pris la liberté d’inventer beaucoup de choses», confie l’autrice au sujet de sa narratrice Lin Hei’er, personnage historique célébré en Chine pour son rôle durant la révolte des Boxeurs à l’orée du X