Il a du mordant, le programme de ce nouveau Printemps de la poésie, qui essaime sur tout le territoire romand. L’animal est à l’honneur, avec une ouverture ornithologique dans les champs et chants, une nuit dans un musée de zoologie, un Jeudi-Saint aux abattoirs en compagnie d’une performeuse drag bovine, entre une centaine d’autres ateliers, spectacles, lectures, balades, où les vers partout sortent de terre. Et les créateurs fribourgeois n’ont pas manqué de répondre à l’appel saisonnier. Eclairage sur deux propositions.

Dans ce bestiaire poétique rôde une créature artificielle. Mais que l’on se rassure, la poésie n’a (pour l’heure) rien à craindre des générateurs de textes dits intelligents. Facétieuse, Joëlle Richard a demandé à ChatGPT de lui composer un poème à tonalité locale, qu’elle a glissé ensuite entre les pages de son premier recueil. Et la machine de s’épancher en platitudes: «Fribourg, ville de pierre et d’eau/Nichée dans les collines suisses/Où le vi