Cet été j’ai décidé de me jeter à l’eau. Cependant, au lieu de voguer sur une mer exotique, j’ai pris le large en bateau pneumatique sur le lac Léman. Hélas, dans quelle galère me suis-je embarquée avec un homme à la mer qui a vite bu la tasse et que j’ai bien failli laisser en rade pour arriver à bon port! En effet, si pour moi ramer dans le bon sens coule de source, monsieur est loin d’avoir le pied marin. Ainsi, toujours au taquet, j’ai dû, contre vents et marées et avec les moyens du bord, prendre la barre pour maintenir ce bateau ivre à flot. Même si je n’ai pas eu le vent en poupe, cette première virée rocambolesque fut une expérience enrichissante. L’humeur électrique et le regard noir, sous un soleil de plomb où même le vent avait déserté les lieux, je gardais mon calme afin de ramener le rafiot à quai. Quant à mon vieux loup de mer, il a bien retenu les paroles d’Alain Souchon dans son album sorti en 1980: «Tais-toi et rame, rame…»