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A Berlin, Macron plaide pour la démocratie et l'Europe

Première étape pour le président français: la "Fête de la démocratie", qui célèbre le 75e anniversaire de la Constitution allemande d'après-guerre. Le chancelier Olaf Scholz prend ici la parole. © KEYSTONE/dpa/Michael Kappeler
Première étape pour le président français: la "Fête de la démocratie", qui célèbre le 75e anniversaire de la Constitution allemande d'après-guerre. Le chancelier Olaf Scholz prend ici la parole. © KEYSTONE/dpa/Michael Kappeler
"Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir", a lancé Emmanuel Macron, ici avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
"Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir", a lancé Emmanuel Macron, ici avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
"Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir", a lancé Emmanuel Macron, ici avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber
"Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir", a lancé Emmanuel Macron, ici avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier. © KEYSTONE/AP/Markus Schreiber


Publié le 26.05.2024


Emmanuel Macron a martelé dimanche depuis Berlin, au premier jour d'une visite d'Etat en Allemagne, l'importance de voter aux élections européennes. Cela pour défendre la démocratie, qui n'a "jamais eu autant d'ennemis à l'intérieur et à l'extérieur".

Plongé dès sa descente d'avion dans le bain d'une "Fête de la démocratie" qui célèbre les 75 ans de la Constitution allemande, le président français a donné le ton de sa visite d'Etat de trois jours, à l'invitation de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.

Les élections européennes, dans moins de deux semaines, et l'affirmation de l'importance de la relation franco-allemande pour faire avancer l'UE seront au coeur du périple qui le mènera dans différentes régions du pays.

"Notre Europe peut mourir"

"Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir", a lancé Emmanuel Macron, des mots rappelant ceux de son discours de la Sorbonne, le 25 avril, dans lequel il avait appelé les Vingt-Sept à un nouveau sursaut.

Lors d'un premier échange avec M. Steinmeier devant le public venu fêter l'anniversaire de la loi fondamentale du 23 mai 1949, après la Seconde guerre mondiale, Emmanuel Macron s'est inquiété "d'une forme de fascination pour l'autoritarisme qui naît dans nos propres démocraties".

Montée des extrêmes droites

Cible du président français : "la montée de l'extrême droite et des extrêmes droites en Europe", alors que "rien de leur discours ne tient".

D'après lui, si les extrêmes droites avaient été au pouvoir ces cinq dernières années, cela "aurait juste accru les situations difficiles que nous avons connues": "appauvrissement, division, soutien de la Russie, abandon de l'Ukraine et moins de démocratie, c'était ça le bilan", a-t-il assuré peu après lors d'une conférence de presse aux côté de son homologue allemand.

Déterminé à "s'engager dans le débat européen, même comme président, pour démasquer les idées du Rassemblement national", le parti d'extrême droite français, Emmanuel Macron a appelé à faire de la démocratie "un combat" et à voter aux élections européennes du 9 juin.

Pour une "alliance des démocrates"

Dans une Allemagne elle aussi confrontée à une montée en puissance du parti nationaliste AfD, Frank-Walter Steinmeier a appelé à "alliance des démocrates en Europe".

"Nous sentons que nous ne pouvons pas nous reposer sur nos acquis, mais que nous devons défendre ce qui nous est cher. Les Allemands et les Français en particulier savent que la liberté, la paix et la démocratie ne sont pas tombées du ciel", a-t-il souligné.

"Construire un chemin"

La visite d'Etat d'Emmanuel Macron, - la plus élevée dans le rang protocolaire - est la première d'un président français chez le grand voisin d'outre-Rhin depuis celle de Jacques Chirac en 2000.

Elle s'annonce empreinte de symboles d'unité et d'amitié, au moment où les deux pays tentent de dépasser des différends pesants face aux dossiers européens majeurs, de la guerre en Ukraine aux rivalités commerciales avec la Chine.

"Il y a suffisamment de preuves que nous sommes arrivés à nous mettre d'accord malgré des points de départ différents. Nous finissons par nous entendre", a relativisé dimanche M. Steinmeier

"Nous ne sommes pas les mêmes, mais constamment, nous avons cette discussion" permettant à Paris et Berlin de "construire un chemin ensemble", a fait écho Emmanuel Macron, soulignant que la relation franco-allemande "est nécessaire pour que l'Europe avance".

Rencontre avec Scholz mardi

Programmée initialement l'an dernier, la visite d'Etat du président français avait dû être reportée en raison d'émeutes urbaines en France. Ironie du sort, Emmanuel Macron revient d'un voyage-éclair en Nouvelle-Calédonie, un territoire français du Pacifique-sud secoué à son tour par de violentes émeutes.

Berlin, Dresde (est) puis Münster (ouest) : Emmanuel Macron va aller à la rencontre de l'Allemagne dans sa diversité. Les retrouvailles avec le chancelier Olaf Scholz n'interviendront que mardi, même s'il devait faire une apparition au dîner d'Etat, tout comme l'ex-chancelière Angela Merkel.

Si le président et le chancelier s'accordent sur la nécessité de dynamiser l'Europe face à la concurrence des deux géants mondiaux, ils restent en désaccord sur la place du nucléaire, la stratégie budgétaire, les accords commerciaux ou le degré de protectionnisme.

ats, afp

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