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Le président serbe annonce un plan de désarmement après deux tueries en 48h

La fusillade a eu lieu près de Mladenovac (cliché symbolique/Keystone archives). © KEYSTONE/AP/Darko Vojinovic
La fusillade a eu lieu près de Mladenovac (cliché symbolique/Keystone archives). © KEYSTONE/AP/Darko Vojinovic
La fusillade a eu lieu près de Mladenovac (cliché symbolique/Keystone archives). © KEYSTONE/AP/Darko Vojinovic
La fusillade a eu lieu près de Mladenovac (cliché symbolique/Keystone archives). © KEYSTONE/AP/Darko Vojinovic
Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays. © KEYSTONE/EPA/ANDREJ CUKIC
Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays. © KEYSTONE/EPA/ANDREJ CUKIC
Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays. © KEYSTONE/EPA/ANDREJ CUKIC
Cette nouvelle fusillade est survenue au lendemain de l'assassinat par balle de huit enfants et d'un gardien dans une école de Belgrade, une tuerie de masse qui a profondément choqué le pays. © KEYSTONE/EPA/ANDREJ CUKIC


Publié le 05.05.2023


Le président serbe Aleksandar Vucic a annoncé vendredi un vaste plan de désarmement après deux tueries commises en moins de 48 heures dans ce pays des Balkans, où les armes circulent massivement.

Les deux fusillades, dans lesquelles 17 personnes au total ont péri, ont horrifié les Serbes. Leur président a promis de réduire considérablement le nombre d'armes détenues légalement et de s'attaquer au problème des armes illégales en vue de parvenir au "désarmement presque complet de la Serbie".

"C'est une attaque contre notre pays tout entier et tous les citoyens le ressentent", a déclaré le chef de l'Etat à la nation.

Le gouvernement a précisé dans un communiqué vouloir "réduire de 90% le nombre d'armes légères détenues par les particuliers et les entreprises". Le ministère de l'Intérieur va également "lancer un appel public aux détenteurs d'armes et d'engins explosifs illégaux à les remettre (aux autorités) d'ici un mois sans risques de poursuites".

La promesse de M. Vucic survient après l'arrestation vendredi d'un homme suspecté d'avoir tué huit personnes et blessé au moins 14 autres.

Double choc

Cette seconde fusillade, dans un pays déjà en état de choc après le massacre commis mercredi dans une école de Belgrade, a eu lieu vers minuit dans trois villages proches de Mladenovac, à une soixantaine de kilomètres au sud de la capitale. Un suspect âgé de 21 ans a ouvert le feu sur les victimes depuis une voiture en mouvement, selon la télévision publique RTS.

Une longue traque s'en est ensuivie, mobilisant environ 600 agents des forces de l'ordre, dont des membres d'une unité spéciale antiterroriste.

"A l'issue d'une vaste chasse à l'homme, des membres du ministère de l'Intérieur ont arrêté U.B., né en 2002", a annoncé le ministère de l'Intérieur.

"Il est soupçonné d'avoir tué (...) huit personnes et d'en avoir blessé quatorze autres", selon la même source, qui précise que toutes les personnes blessées sont hospitalisées.

Effroi

Les autorités ont dit que le suspect avait été arrêté près de la ville de Kragujevac, dans le centre de la Serbie, à environ 90 km des lieux de la tuerie.

L'homme a été retrouvé au domicile d'un proche après avoir pris en otage un chauffeur de taxi qui a ensuite alerté les autorités, selon le président Vucic.

Il était en possession d'une grande quantité d'armes et de munitions, dont quatre grenades et une Kalashnikov.

La tragédie est survenue moins de deux jours après la pire tuerie de masse commise dans une école dans l'histoire récente des Balkans: un élève de 13 ans a tué mercredi neuf personnes, huit enfants et un gardien, dans un établissement scolaire du centre de Belgrade.

Message papal

Le pape François s'est dit "profondément attristé" par les deux incidents dans un télégramme en serbe adressé par le numéro deux du Vatican. "Sa Sainteté est unie par l'esprit à la douleur humaine de ceux qui pleurent la mort de victimes innocentes."

L'effroi était palpable en Serbie, où des milliers d'habitants se sont rendus sur des sites commémoratifs improvisés pour rendre hommage aux victimes. D'autres ont fait la queue pour donner leur sang.

Le second incident a commencé dans une cour d'école du village de Dubona, où l'assaillant a ouvert le feu, tuant plusieurs personnes, dont un policier qui n'était pas en service et sa soeur.

Il a ensuite tiré sur des gens dans deux autres villages, Malo Orasje et Sepsin, avant de s'enfuir, selon la RTS.

"Nous avons entendu des coups de feu dans la soirée, mais j'ai pensé qu'il s'agissait d'un feu d'artifice, que des enfants s'amusaient. Je ne pouvais même pas imaginer qu'une telle chose était en train de se produire", a déclaré à l'AFP Zvonko Mladenovic, un habitant de Dubona.

Traces de sang

Il a expliqué que la petite-fille de son cousin figurait parmi les victimes. "Elle est venue rendre visite à son grand-père. C'est là où les jeunes traînaient et... elle a reçu une balle dans la tête", a raconté M. Mladenovic. "D'abord les enfants à Belgrade et maintenant ça."

Slobodan Nikolic, autre habitant de Dubona, a expliqué qu'un groupe de jeunes chantaient sur un banc avant la fusillade. Un photographe de l'AFP a vu des traces de sang autour d'un banc dans le village.

Des proches inquiets se sont rassemblés devant un centre médical de Belgrade, où au moins huit blessés étaient hospitalisés, selon la télévision N1.

Trois jours de deuil

Conséquence de la tuerie de l'école, la Serbie entame vendredi trois jours de deuil national à une époque où normalement, les gens fêtent l'arrivée du printemps en prenant d'assaut les terrasses et les parcs.

Les tueries de masse sont extrêmement rares en Serbie et Aleksandar Vucic a déploré "l'un des jours les plus difficiles dans l'histoire contemporaine" du pays.

Un grand nombre d'armes à feu circulent dans les Balkans depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie et les guerres sanglantes des années 1990.

Quelque 765'000 armes, dont plus de 232'000 pistolets, sont légalement enregistrées dans le pays de moins de sept millions d'habitants où les stands de tir sont populaires.

En avril 2013, un villageois avait tué par balle 13 personnes, parmi lesquelles des membres de sa famille et des voisins, non loin de Mladenovac.

ats, afp

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