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Le Hamas rejette le dernier projet de cessez-le-feu à Gaza

Après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens, des réfugiés palestiniens ont été contraints de fuir vendredi Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. L'ONU a décrié ces évacuations forcées "au milieu de la mort et de la destruction". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens, des réfugiés palestiniens ont été contraints de fuir vendredi Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. L'ONU a décrié ces évacuations forcées "au milieu de la mort et de la destruction". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens, des réfugiés palestiniens ont été contraints de fuir vendredi Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. L'ONU a décrié ces évacuations forcées "au milieu de la mort et de la destruction". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens, des réfugiés palestiniens ont été contraints de fuir vendredi Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. L'ONU a décrié ces évacuations forcées "au milieu de la mort et de la destruction". © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER


Publié le 17.08.2024


Le Hamas palestinien a fustigé samedi les "diktats américains" en rejetant le nouveau projet d'accord pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Dans l'enclave, 15 membres d'une même famille ont été tués dans une frappe israélienne, selon la Défense civile.

Après plus de dix mois de guerre, des discussions sur un cessez-le-feu à Gaza se sont tenues jeudi et vendredi à Doha entre Israël et les pays médiateurs (Etats-Unis, Qatar et Egypte). Au terme des négociations, auquel le Hamas a refusé de participer, Washington - principal allié d'Israël - a soumis une proposition remaniée d'accord.

De retour des discussions, les négociateurs israéliens ont "exprimé leur optimisme prudent" à Benjamin Netanyahu, selon le bureau du Premier ministre.

Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza aiderait à éviter une escalade militaire régionale après la menace de l'Iran et de ses alliés de venger l'assassinat - imputé à Israël - du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et celui du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué quelques heures auparavant dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth.

"Une illusion"

Le mouvement islamiste Hamas refuse de négocier davantage et veut une application du plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden fin mai. Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, et dans sa phase deux, notamment un retrait total israélien de Gaza.

Un accord de cessez-le-feu "proche" est une "illusion", a taclé un cadre du Hamas, Sami Abou Zohri, pour qui la dernière proposition américaine "laisse supposer un énorme retour en arrière". Il répondait à M. Biden qui a affirmé vendredi qu'un accord "n'a jamais été aussi proche".

Le Hamas accuse Israël d'avoir ajouté de "nouvelles conditions" au texte, parmi lesquelles le "maintien de troupes" israéliennes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et "un droit de veto" sur les prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre des otages.

Alors que les pourparlers doivent reprendre la semaine prochaine au Caire, les chefs de diplomatie britannique, français, allemand et italien ont, dans un communiqué conjoint, exhorté "toutes les parties à s'engager de manière positive et flexible dans le processus" de négociation: Ils ont souligné "l'importance d'éviter toute escalade dans la région".

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken devait lui s'envoler samedi pour Israël, après qu'un haut responsable américain a averti que l'Iran subirait des conséquences "cataclysmiques" en cas d'attaque contre Israël.

"Scènes indescriptibles"

Dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, les bombardements israéliens se poursuivent. Au moins 15 membres de la famille Ajlah, dont trois femmes et neuf enfants, ont péri dans une frappe à al-Zawayda (centre), selon la Défense civile.

"Vers 01h00 du matin, trois missiles ont touché directement la maison", a raconté à l'AFP Ahmed Abou al-Ghoul, qui aidait avec d'autres Palestiniens à évacuer des corps des décombres. A la morgue, Omar al-Dreelmi, un membre de la famille Ajlah, a évoqué des "scènes indescriptibles, de corps d'enfants démembrés".

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a dit avoir "touché une infrastructure terroriste dans le centre de la bande de Gaza", affirmant "enquêter" après avoir "reçu des informations sur le fait que des civils ont été tués dans une structure adjacente".

Selon des témoins, des frappes israéliennes ont également visé des tours résidentielles à Khan Younès (sud), où des tirs intenses de chars ont été entendus.

Selon l'ONU, des milliers de Palestiniens ont dû "partir précipitamment, sans savoir où aller, au milieu de la mort et de la destruction" après de nouveaux ordres d'évacuation israéliens pour des secteurs de Deir al-Balah (centre) et Khan Younès. De son côté, l'armée a elle indiqué avoir éliminé plusieurs "terroristes" à Rafah et Khan Younès.

Dix morts au Liban

Sur le front nord d'Israël, au Liban, dix Syriens, dont deux enfants, ont été tués dans une frappe israélienne à Nabatieh (sud), selon les autorités libanaises. L'armée israélienne a affirmé avoir frappé "un entrepôt d'armes du Hezbollah".

Le Hezbollah a tiré des salves de roquettes sur Ayelet HaShahar, dans le nord d'Israël, en riposte à ce raid, l'un des plus meurtriers depuis l'ouverture par le mouvement libanais d'un front contre Israël en "soutien" au Hamas, le 8 octobre.

ats, afp

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