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La Chine déploie des navires après la rencontre Tsai-McCarthy

Le chef républicain Kevin McCarthy avant une rencontre "historique" sur sol américain avec la présidente taïwanaise. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
Le chef républicain Kevin McCarthy avant une rencontre "historique" sur sol américain avec la présidente taïwanaise. © KEYSTONE/AP/J. Scott Applewhite
La rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre américaine des représentants a mobilisé des manifestants pro-Pékin et pro-Taïwan en Californie. © KEYSTONE/AP/Ringo H.W. Chiu
La rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre américaine des représentants a mobilisé des manifestants pro-Pékin et pro-Taïwan en Californie. © KEYSTONE/AP/Ringo H.W. Chiu
La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen est issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance (archives). © KEYSTONE/AP/Moises Castillo
La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen est issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance (archives). © KEYSTONE/AP/Moises Castillo
Trois navires de guerre chinois ont été détectés près de Taïwan (archives). © KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO
Trois navires de guerre chinois ont été détectés près de Taïwan (archives). © KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO
Trois navires de guerre chinois ont été détectés près de Taïwan (archives). © KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO
Trois navires de guerre chinois ont été détectés près de Taïwan (archives). © KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO


Publié le 06.04.2023


La Chine a envoyé des navires de guerre jeudi autour de Taïwan, après avoir déployé un porte-avions et promis une réponse "déterminée" à la rencontre entre la dirigeante de l'île autonome et le président de la Chambre des représentants américaine en Californie.

La présidente de Taïwan Tsai Ing-wen, issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance de l'île - une ligne rouge absolue pour la Chine -, a salué "le soutien indéfectible" de Washington envers Taïwan lors d'une rencontre mercredi près de Los Angeles avec le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy.

Or Pékin a toujours menacé d'une riposte si un tel entretien avait lieu et a déployé un porte-avions près de Taïwan des heures avant la rencontre.

Trois navires de guerre supplémentaires ont été détectés jeudi à 06h00 du matin (minuit en Suisse) dans le détroit séparant la Chine de l'île autonome démocratique, a annoncé le ministère taïwanais de la Défense.

Un hélicoptère anti-sous-marin a également traversé la zone de défense aérienne de Taïwan, a ajouté le ministère.

Et la Chine a déployé des vaisseaux de garde-côtes pour des patrouilles exceptionnelles contre lesquelles Taipei a protesté.

Le régime communiste considère l'île auto-gérée depuis plus de 70 ans, comme l'une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une "réunification pacifique", mais sans exclure d'employer la force.

Au nom de son principe d'"une seule Chine", aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps.

En août dernier, Pékin avait lancé des manoeuvres militaires sans précédent autour de Taïwan, lorsque la démocrate Nancy Pelosi, prédécesseure de M. McCarthy au perchoir, s'était rendue sur l'île.

La réponse à ce stade à la rencontre avec le numéro trois américain n'est pas comparable. Elle met cependant Taipei en état d'alerte.

Le ministre taïwanais de la Défense a jugé "sensible" le déploiement du Shandong, l'un des deux porte-avions chinois. Des manoeuvres supplémentaires n'ont toutefois pas eu lieu. "Nous continuons de surveiller" a-t-il prévenu devant la presse.

Interrogé sur l'éventualité que ce déploiement soit un prélude à des manoeuvres militaires chinoises, M. Chiu a répondu: "nous n'excluons pas cette possibilité".

Diplomatie plutôt que pression

Pékin doit choisir la voie de la "diplomatie" et non celle des "pressions" sur Taïwan, a exhorté jeudi le porte-parole de la diplomatie américaine, peu après l'envoi par la Chine de navires de guerre dans les eaux entourant l'île.

"Nous continuons d'exhorter Pékin à cesser ses pressions militaires, diplomatiques et économiques envers Taïwan et de choisir plutôt d'exercer une diplomatie constructive", a déclaré devant la presse Vedant Patel, porte-parole du département d'Etat américain,

"Nous demeurons engagés au maintien de canaux ouverts de communication afin de prévenir tout risque de mauvaise appréciation", a déclaré M. Patel.

Le porte-parole a reconnu des "différences" entre les Etats-Unis et la Chine sur la question de Taïwan, mais a affirmé que les deux puissances avaient réussi à gérer la situation depuis 40 ans.

"Soutien indéfectible"

Aux Etats-Unis, Mme Tsai, qui était en transit après une tournée en Amérique latine, a salué le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à son île et assuré que les Taïwanais n'étaient ni "isolés" ni "seuls".

Seuls 13 Etats reconnaissent encore Taïwan, dont le Belize et le Guatemala, pays d'Amérique latine que Mme Tsai a visités ces derniers jours pour cimenter la relation avec ses rares alliés officiels, après une première étape à New York.

Dans ce contexte inflammable, le dirigeant républicain a pour sa part souligné que la relation entre Taipei et Washington était "plus forte" qu'elle ne l'a jamais été "au cours de (sa) vie".

Quelques heures après, la Chine a promis "des mesures déterminées et efficaces pour sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale".

Le ministère des Affaires étrangères chinois a comparé la rencontre Tsai-McCarthy sur le sol américain à des "actes de collusion gravement erronés" entre les Etats-Unis et Taïwan, selon un communiqué publié jeudi matin.

Pékin a en outre exhorté Washington à "cesser de s'engager dans une voie erronée et dangereuse" alors que le président français Emmanuel Macron se trouve en visite d'Etat à Pékin où il doit rencontrer jeudi son homologue chinois Xi Jinping.

Sous le mandat de Tsai Ing-wen, Taïwan s'est rapproché des Etats-Unis.

M. McCarthy a également appelé à "continuer les ventes d'armes à Taïwan", qui sont selon lui le "meilleur moyen" d'empêcher une invasion chinoise de l'île. "C'est une leçon essentielle que nous avons tirée de l'Ukraine, à savoir que l'idée de simples sanctions à l'avenir n'arrêtera personne", a-t-il insisté devant la presse.

ats, afp

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